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Dimanche (22/08/10)
Le bocal à poisson
--> Les vides et les trop plein
C’est intéressant de voir comme le vent tourne, comme les courants s’échangent, en fonction des saisons.
Et comme parfois ils s’effritent et se laissent oublier, pourrir au fond du bocal à poisson.
Alors je marque sur le calendrier, MÉMORANDUM : n’oublie pas de ne pas oublier que tout s’oublie toujours trop vite quand tout se vit si fort.
Les instants fuguent et agacent.

Mais pour le moment, les jours filent encore. Bientôt un chez-moi, pour laisser le meilleur comme le pire s’évader en toute intimité. Laisser aller les impulsions et les sous-entendus. M’envoyer un peu plus à volo.

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Ce matin, j’ai pris ma veste en cuir. C'est tout con, mais il me semble que les parfums des instants s’imprègnent dans les vêtements. Je l’ai glissé sur mon dos, sans la fermer, le nez dans le col et remonté jusqu’aux oreilles. C’est amusant comme un habit censé couvrir me renvoie à l’image de nos corps nus inlassables et enlacés. C'est l’odeur du cuir, de ce cuir particulièrement, qui m'évoque le goût de ta peau.



Et maintenant, en tout état de fête. Est ce qu’il faut encore te demander la permission, oisive, pour mordre ta bouche et dessiner des prairies à la commissure de tes lèvres ? Le temps ne passe pas, qui l’eut cru, tu manques à mes journées désœuvrées. T’étais mon œuvre silencieuse, j’étais ivre, avide. T’étais un passe-bonheur et aux éclats. Maintenant tout ça, c'est du non-sens.




©Ellen Von Unwerth



Ecrit par LililOu, à 16:08 dans la rubrique You're gonna be a good girl.
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Jeudi (10/06/10)
Lapalissade

Alice est tortueuse. Elle a tendance à trop boire ces temps-ci. Pas que cela me déplaise ou que cela soit un reproche, mais elle me fout les boules au fond. Elle ne veut plus se lever le matin, parfois elle ne veut plus manger. Elle a des envies de partir en plein milieu de la nuit et je n’arrive plus vraiment à deviner vers quel degré de folie elle court ou ce qu’elle cherche à exfolier. Elle déraisonne toujours, ma jolie garce. Elle s’adonne à ses humeurs sombres et accentue ses tendances carnassières. Elle perd sa route, le nord, elle perd sa tête. Elle va se l’éclater par terre, à tituber dans toutes les directions.

 

Elle accuse les coups.

Elle joue à tout perdre.

Et moi j’en perds mon latin, je me perds dans les nues.

Je ne supporte pas ses mots.

Plus encore les miens.
Elle ne perd rien pour attendre,
De me paumer comme ça,
Entre deux eaux, deux images.



Ecrit par LililOu, à 16:35 dans la rubrique You're gonna be a good girl.
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Dimanche (28/03/10)
Au mot près

J’suis bourrée d’humour et d’incohérences. Je me demande, tout de même, si ça se voit. Y’a des errements dans ce que je raconte, ça s’éparpille, je suis décousue. Le coq, l’âne, et toute la basse cour, ça me connaît. Confusément irrationnelle, je vis dans l’affolement, l’aliénation du temps qui passe toujours trop vite et trop fort, j’ai besoin d’un peu d’ordre, je crois.

A sans cesse franchir toutes les barrières, je vais bien finir par tomber dans le vide. A sans cesse repousser les limites, je vais certainement sortir de la route, avec mes états de faits et d’ivresse.

Je vis de frénésie violente puis de débordement d’ennui. Mon adhérence au sol est discutable. J’ai la tête dans les étoiles. Y’a pas de limites à mon univers, pas de bordures à mon exaltation, pas de restrictions à mon avidité. A la lisière de l’admissible, je frôle le burlesque.

Je suis bouffée d’angoisse et carrément fantasque. Toujours dans le paradoxe, contradictoire à souhaits. Je ne me donne pas deux vies à vivre. Trop de peau, trop de stress. J’ai un besoin cruel d’assouvissement, quelque soit l’entrée en matière...


Alice Liddell par Lewis Caroll

 

Ecrit par LililOu, à 15:57 dans la rubrique You're gonna be a good girl.
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Samedi (26/09/09)
Silence, mon ange.
--> Appréhension

Elle cherchait quelque chose qu’elle avait perdu, au fond de soi ou dans un vieux tiroir. Elle ne savait plus tellement en fait, ce qui faisait ce vide, ce vide incommensurable qu’elle s’évertuait à combler par petites tranches de vies. S’insérer dans le quotidien des autres, s'en contenter, pister un sourire dans le dos d’une ombre, trancher vif dans les plaies de son trou, béant. Amusant. C’était traitre, cette façon de toujours se laisser aller à la vie, aux autres, au dehors, au factice, au superficiel. C’était traitre cette façon qu’elle avait de ne jamais prendre le temps de ne rien penser, d’être seule, d’être soi. Traitre d’elle-même, elle ne voulait pas s’entendre, que dis-je, s’écouter penser. Elle comblait ce qu’elle ne comprenait pas être un puit sans fond qu’elle avait laissé se creuser, s’effriter avec le temps. Elle ne prenait pas le temps des larmes, ne prenait pas le temps d’elle-même, ne prenait pas le temps.

C’était traitre encore, cet affolement qu’elle avait d’être seule.

 Appréhension.

Panique.

De quoi va-t-on remplir ce trou. Et comme Alice, à la croisée des chemins, elle s’attarde sur quelques fleurs poétesses, un sourire qui flotte, malicieux, incongru, étranglé, dans les airs psychédéliques des bois, quelques volutes de fumées, quelques boissons et biscuits énigmatiques, quelques tout et beaucoup de rien. Et ça, juste avant de prendre un miroir, de s’arrêter, s’arrêter vraiment...

Prendre quelques secondes pour souffler, s’apostropher, s’accrocher, s’empoigner, se déterminer.

Déterminée. C’est ça, déterminée.

Insolente, insoumise, Inébranlable. Inébranlable pour moi, tu resteras.
 





Ecrit par LililOu, à 01:31 dans la rubrique You're gonna be a good girl.
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