Le silence me croque l’estomac de
l’intérieur, c’est épouvantable. J’en ai le cœur qui s’essouffle, qui se rage
et les mains qui tremblent. Je te la pousserais au fond d’un ravin, cette
foutue Expectative.
Attendre quoi ? Je ne sais même plus, à vrai dire.
J’attends qu’il se passe une vie ou que tout ça me passe. La flamme de la
bougie s’étiole mais ne veut pas s’éteindre. J’attends les mots. J’attends les
actes. Je pousse l’attente à sa fin, et elle me rit au nez. C’est amusant parce
qu’elle a tout le temps d’attendre, elle n’en voit jamais le bout. Moi j’ai le
cœur au bord des lèvres mais la foi inébranlable. Je crois aux choses et aux
gens que j’aime avec de belles majuscules et je me rends compte qu’ils ne prennent
même pas la peine de mettre la ponctuation et surtout le point pour finir la
phrase de nos vies futiles. Je me paume dans leurs virages, je croule sous
leurs circonflexes, je suis tétanisée devant la teneur et l’ampleur des
guillemets, les points d’exclamations s’enfuient avec mes espoirs de bonheur et puis j’en
ai vraiment assez de retenir ma vie à des tout petites points de suspension… Toujours à
contre courant comme si je ne pouvais pas errer droit. Franchement tu me fous
le cœur à la volée, je suis désorientée.
Je voudrais qu’il se passe un truc. Et je sais que je n'ai
plus qu’une seule chose sinistre à faire et c’est (t') attendre, peut-être rien, et ça pourrait bien m'achever.
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ecilora