Pix : Juliadavis-deviant
Tempérament.
Il
fait soleil sur les fenêtres, et ça me caresse la peau au travers. Et
puis, il y
a aussi un peu de vent, alors on garde les écharpes autour du cou, juste
pour
frimer, encore un peu, parce que c’est bien connu qu’en vrai, les
écharpes sont
des réchauffe-cœur et qu’on hésite toujours à se mettre à nu, en plein
soleil.
Qu’on est des putains de frileux et qu’on à la trouille des bourrasques
et des
éclats de sentiments. Qu'on fluctue en fonction des saisons.
Intercalaires.
Quand tu fixes le vide, tous les matins. J’hésite à m’interposer, entre le vide et toi. Mais je préfère attendre, je me dis que tu vas bien finir par tomber de là ou tu penches et dévaler la pente jusqu’à moi. Glisser jusque dans les couvertures. Parce que c'est une évidence. Et que j'aime les évidences.
Paradoxe.
Je me pince les lèvres parce qu’elles ont des tendances. Autodestructrices. Suicidaires. Lancinantes, accrochées à tes commissures, défoncées de bouche-à-peau contre ton corps. Elles courent à toi, glissent vers toi avec maladresse. Elles s’engouffrent pour combler le vide entre nous, l’espace, le temps, les mots et les images. Qu’on soit collés l’un l’autre, tu sens, à l'image de nos lèvres, par instants fugaces. Pour cesser de s’éparpiller. Qu’on puisse gommer tout le palpable autour et entre. Elles se hâtent, hésitent et se mordent pour ne pas te mordre de remords. T'as gout de café. Tous les matins je m'y brûle.
Tu es Obsolète.
Il me faut de l’encre indélébile.
Pour la forme plus que pour le fond.
Mes ongles ne suffiront pas.
Ma bouche, mes dents sur ta peau tendre.
Ça ne suffit pas. Cela ne suffira jamais.
Cela manque bien trop de violence,
Pour ce que j’ai a griffonné de moi sur toi.
D’impérieux et d’impérissable.
D’inaltérable.
Pour tout ce qu'il y a de faillible entre nous,
Et parce qu’il n’y a pas encore prescription.