J'ai la tête pleine
--> A craquer
Je laisse la pendule tourner au salon. Je me regarde les doigts des mains des pieds, des pieds à la tête quoi. J’en deviens invisible, toutes ces heures passées, à nettoyer le salon, récurer les chiottes, faire la cuisine. Pour qui ? Pour personne. Une visite, un quelque chose, un semblant de vie, d’humanité, de société ? Non on m’enterre vivante et sans un mot, pas un murmure, rien qui ne laisse présager la situation. Je pourrais crever, hurler, rien n’y ferait, il n’y a personne, il n’y a rien. Et je me lasse même de ma propre lassitude. Il y a les volets qui grincent. Et je grince de partout, des os, des dents, je râle. Il n’y a plus que cela à faire. Dehors, les gens sont mauvais, ils ne me saisissent plus, ils ne comprennent pas. Ils me font peur, ils ne me comprennent pas. Tout à cette heure, me comble d’horreur. J’ai si peur de l’avenir qui n’est plus, du passé qui s’enfuit, s’enfouit dans les décombres d’une mémoire décomposée, décharnée, tout comme moi, j'ai le vertige. Du dégout, de la colère, de la frustration, du déni. Et plus de patience pour la patience. Si j’avais le choix de trembler, ce serait de peur.
Il y a de multiples combinaisons pour de multiples possibilités. A savoir ce que l’on va choisir ou laisser pourrir. Tu n’as pas idées de ce que j’ai en tête. En fait tu n’as rien dans la tienne, dans ta sale caboche, pas fichue d’une cervelle, niette. Tu passes tes journées à ne rien faire, tu ne veux rien entendre. En fait, tu refuses d’entendre, ce début de surdité t’arrange bien. Et moi je n’ai plus aucune patience. J’ai beau penser à toute celle qu’il t’a fallu pour moi, pour tous ces détails et ces constructions de vies, ces bouts d’choux qu’on a pu être. Et maintenant, partagée entre une haine froide et les souvenirs ensolleillés du passé, j’en fais quoi de ta mauvaise foi, de ton refus de vivre ? De ton obstination à t’ancrer dans le sol et dans tes souvenirs, si doux, dis tu. Sembles tu dire, du moins. Si tu pouvais me regarder, me parler, quelque chose. Je resterai. Je serais restée. Tu vois, je ne suis pas si mauvaise que ça. Pas aussi mauvaise que toi. Pas si mauvaise, je crois.
Commentaires :
Re:
Merci !
C'est fait pour être dit à l'oral oui, tu as lu juste =)
C'est un peu ça aussi, ça s'écoute et ça s'ressent, comme un feu d'bois.
C'est fait pour être dit à l'oral oui, tu as lu juste =)
C'est un peu ça aussi, ça s'écoute et ça s'ressent, comme un feu d'bois.
Je ne suis même plus capable de mettre mon commentaire sur le bon post !
Ce, moi:J'aime est pour le dernier post, ce qui ne veut pas dire que je n'aime pas celui ci.
Cependant dans mon premier élan était pour l'autre.
Enfin, bref, je suis désespérée par mes étourderies, je file un mauvais coton.
Ce, moi:J'aime est pour le dernier post, ce qui ne veut pas dire que je n'aime pas celui ci.
Cependant dans mon premier élan était pour l'autre.
Enfin, bref, je suis désespérée par mes étourderies, je file un mauvais coton.
Ekcol
wouu
ça dépote vraiment (pas trouvé d'autres termes lol).
à lire à l'oral, ça doit rendre vraiment, c'est concis et percutant
J'adore la fin
"Tu vois, je ne suis pas si mauvaise que ça. Pas aussi mauvaise que toi. Pas si mauvaise, je crois. "
avec tous ces "ois" "a" "aise"
comme du bois dans la braise...