C'est tout aussi brulant que moi
Auteur inconnu
Y'a le vide de nos vies, et tout ce qui creuse l'espérance jour après jour. Mais pour cette fois on est deux. C'est un de ces moments qui s'enfuit à toutes jambes puis reste en filigrane sur nos peaux, un peu pour toujours, oublié dans la frénésie des sensations. Je te vois allongée sur le rebord de l'escalier, la tête éclatée comme une fleur, a quelques mètres de ma stupeur, je tends les doigts et je te touche. Le vide s'éparpille. J'ai comme cette impression de sentir le grain de ton âme. Y'a le son du vent qui baisse un peu, en redescendant sur tes paupières fermées. J'ai peur de compter les secondes avant qu'elles ne se délivrent et qu'on se perde encore. Juste là, a quelques maîtres, qui nous empechent de nous.
J'ai penser à mourir entre tes doigts minces et jaunis, là où s'use l'allumette. J'ai eu envie de te le souffler à l'oreille.
Te l'envoyer tendrement violemment, jusqu'au fond du crâne. Le vas y crève moi. Maitenant, tout de suite, d'un craquement d'allumette, d'n claquement de doigt, le souffle coupé, l'expiration forcée de mes poumons, pour tout rejeter. Des amas considérables de merde et de haine. Je vais l'hurler.
Le-vas-y-créve-moi. Parce que, tu sais, j'ai froid comme au dernier jour. Et parfois, je suis terrifiée quand tu as les yeux fermés. Rallume toi ou je vais craquer jusqu'à la dernière allumette. Rallume moi car je ne sais plus où mettre le feu.