Elle cherchait quelque chose qu’elle
avait perdu, au fond de soi ou dans un vieux tiroir. Elle ne savait plus
tellement en fait, ce qui faisait ce vide, ce vide incommensurable qu’elle s’évertuait
à combler par petites tranches de vies. S’insérer dans le quotidien des autres,
s'en contenter, pister un sourire dans le dos d’une ombre, trancher vif dans les plaies de son
trou, béant. Amusant. C’était traitre, cette façon de toujours se laisser aller
à la vie, aux autres, au dehors, au factice, au superficiel. C’était traitre
cette façon qu’elle avait de ne jamais prendre le temps de ne rien penser, d’être
seule, d’être soi. Traitre d’elle-même, elle ne voulait pas s’entendre, que dis-je,
s’écouter penser. Elle comblait ce qu’elle ne comprenait pas être un puit sans
fond qu’elle avait laissé se creuser, s’effriter avec le temps. Elle ne prenait
pas le temps des larmes, ne prenait pas le temps d’elle-même, ne prenait pas le
temps.
C’était traitre encore, cet affolement qu’elle avait d’être seule.
Appréhension.
Panique.
De quoi va-t-on remplir ce trou. Et comme Alice, à la croisée des chemins, elle s’attarde sur quelques fleurs poétesses, un sourire qui flotte, malicieux, incongru, étranglé, dans les airs psychédéliques des bois, quelques volutes de fumées, quelques boissons et biscuits énigmatiques, quelques tout et beaucoup de rien. Et ça, juste avant de prendre un miroir, de s’arrêter, s’arrêter vraiment...
Prendre quelques secondes pour souffler, s’apostropher, s’accrocher, s’empoigner, se déterminer.
Déterminée. C’est ça, déterminée.
Insolente, insoumise, Inébranlable. Inébranlable pour moi, tu resteras.
Commentaires :
MangakaDine
Insolente, insoumise, inébranlable. T'aurais pu rajouter.
Isolée.
Isolée d'elle même.
Tous ces i, ça ressemble à de la solitude.