J’ai terriblement conscience qu’au final un seul instant comptait, et même me comblait. Juste ces quelques soirs, triés sur le volet, ou tu t’endormais à mes côtés. Tu te glissais sous les draps, avec ta brutalité habituelle, un peu maladroite, attendrissante, et tu te blottissais contre moi comme un enfant mais avec ton corps d’adulte, imposant, sensuel, brulant.
Harassé d’une journée de travail ou de mensonges, c’était contre moi que tu finissais par t’endormir. Je pouvais sentir ton souffle long dans mon cou, ta présence brulante, douce et si rassurante. Je me sentais chanceuse, comme une gosse qui avait récupéré son jouet perdu, mais n’était pas sure qu’au matin, la réalité n’ait repris le pas sur les chimères et que son jouet tant aimé ait disparu, envolé, au pays de ses utopies enfantines.
J’étais rassasiée de toi, mes doigts pouvaient courir ton corps avec toute l’infinie douceur de mon amour, je posais ma bouche contre ton dos musclé, te griffant, te sentant, vivant de toi comme si j’allais en crever. Car le lendemain, tu allais partir, caché derrière tes mots brutaux et blessants, ceux qui m’écorchent la peau à vif, jusqu’à l’évanouissement. Combien de sursauts en pleine nuit, ma main te cherchant, à demie réveillée, pour me rendormir au matin, sure que tu serais près de moi au réveil.
Maintenant je me réveille souvent
et je te cherche. J’ai peur de passer ma vie à te chercher quitte à ne plus
jamais dormir.
Commentaires :
Et au fait, merci de ton passage par ici.
ninoutita